Ézéchiel nie-t-il le principe de la culpabilité collective? Il dit:


"Pourquoi dites-vous ce proverbe: Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées. … Voici, toutes les âmes sont à Moi; l'âme du fils comme l'âme du père, l'une et l'autre sont à Moi; l'âme qui pèche, c'est celle qui mourra... Le fils ne portera pas l'iniquité du père; et le père ne portera pas l'iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui." (Ézéchiel 18:2, 4, 20; à comparer avec Jérémie 31:29, 30).


Ézéchiel discute le cas d'un homme bon qui fait toutes choses avec justice, mais qui a un fils qui agit constamment de manière injuste. Puis il discute le cas du fils d'un homme méchant qui "voit tous les péchés de son père … et n'agit pas de la même façon… Celui-ci ne mourra pas à cause de l'iniquité de son père; assurément il vivra (Ézéchiel 18:14-17). Le péché et la culpabilité ne se transmettent pas génétiquement. La question centrale pour le prophète est de reconnaître le principe de la responsabilité personnelle. Le fils n'a pas besoin de répéter les péchés de son père, à moins qu'il ne décide de le faire. Il peut briser le cycle de la culpabilité collective par le moyen de la repentance.


Mais Ézéchiel ne suggère pas qu'un homme juste est juste par lui-même; il ne nie pas non plus le principe biblique de la justification par la foi. Tout homme juste l'est obligatoirement par la foi; en dehors de Christ, il n'a aucune justice par lui-même. L'homme méchant est celui qui rejette une telle justice par la foi. Le prophète ne nie pas que "tous aient péché" et que "le monde entier … (soit) coupable devant Dieu" (Romains 3:23, 19). Par conséquent, hors de la justice imputée de Christ, le monde entier est pareillement coupable devant Dieu.


Le fils qui a vu les péchés de son père et qui s'est repenti, est délivré de la culpabilité de ces péchés en vertu de la justice de Christ qui lui a été imputée, mais il n'est pas intrinsèquement meilleur que son père. Dans un certain sens, la repentance du fils est une repentance communautaire; il réalise en effet que, s'il avait été à la place de son père, il aurait pu être tout aussi coupable. Il ne pense pas qu'il ne pourrait pas commettre de tels péchés. Il confesse humblement; "Sans la grâce de Dieu, voilà ce que je serais". Maintenant, il choisit la voie de la justice. Ézéchiel ne nie pas la vérité de la repentance collective; il la soutient.